Difficile de dire ce qui nous bouleverse le plus en regardant ces photos. Les drames que nous vivons ou l’énergie que nous mettons à les cacher.
Derrière les postures et les sourires de façade, personne ne peut se douter que nous vivons à ces âges des drames qui dicterons notre conduite pendant des décennies.
Des décennies de fuite, où notre énergie vitale se déploiera principalement au service d’un objectif : réguler comme on le peut les sentiments de peur et d’abandon. Peu importe le prix émotionnel à payer.
La perte d’un parent, la disparition soudaine de l’autre, la maladie, les non-dits… Pas question d’y repenser.
Surtout faire autre chose. Grandir le plus vite possible. Travailler. Ne pas sentir. Se couper de tout ce qui gronde dedans. Chercher chez l’autre aveuglément ce dont on a manqué. Faire. Ne pas oser dire. Porter le masque. Mode pilote automatique activé.
Ça vous parle, peut-être ?
Dans cette fuite vers l’avant, au plus loin de l’enfance et de tout ce qu’elle représentait, nous avons aussi laissé sur le carreau du Précieux. Et c’était nécessaire à notre survie, alors on ne se blâme pas, on n’a pas eu d’autres choix…
Mais dans le monde merveilleux de l’enfance ne se logent pas que les traumas – il y a aussi l’élan de Vie, la joie, la spontanéité, la vitalité, la connexion à ses besoins.
Alors, nous y sommes revenus, notamment grâce à l’aide de la constellation familiale & systémique. Petit à petit, pas à pas, orteils après orteils pour vérifier qu’on ne risquait rien. Pour vérifier qu’on avait grandi, et que le danger n’était plus une réalité. Que nos conditionnements étaient ceux des enfants que nous étions, sur leurs gardes. Et le Précieux a commencé à faire surface : EnVie, Confiance, Innocence, Rêves, Émotions, Énergie…
Ce chemin, dont avons retrouvé les traces enfouies sous les décombres existe pour chacun(e). Nous y croyons. Le retrouver, pas à pas, millimètres après millimètres s’il le faut, nous nous y attelons en Constellations Familiales et Systémiques, pour nous et pour les autres.
A tous les coupés, les bloqués, les rigides, les hypersensibles, qui n’ont eu d’autres choix que de laisser une part d’eux même pour avancer. A ceux qui tiennent coûte que coûte, terrifiés à l’idée de s’effondrer s’ils ouvrent la boîte de Pandore de l’enfance et du cœur. A tous les « il faut, je dois ». Et les « c’est pas pour moi ».
Nous te disons : Rien n’est immuable. On a tous le droit à une 2ème chance, voire une infinité.
De tout cœur,
Frédérique & Jean-Marcc